La vie de parents nous réserve bien des surprises... elle est ponctuée d’une multitude de petits et de grands bonheurs, d’innombrables fous rires, de premières fois étonnantes et mémorables, d’émotions intenses, de tendresse et d’amour... et même parfois, de pleurs. Mais au final, votre enfant sera toujours votre plus belle raison de vivre et votre plus grande réussite. Quand on attend un bébé, on imagine pendant 9 mois ce doux petit être et la vie qu’on mènera avec lui. Si la réalité se mêle souvent à l’imaginaire et que la joie d’une nouvelle naissance n’a aucun égal sur Terre, il peut aussi arriver que papa et maman se retrouvent confrontés à un contexte compliqué auquel ils ne sont absolument pas préparés.
Pour atterrir sur cet article, vous faites certainement face à une situation qui vous laisse démuni et qui vous amène à faire des recherches sur le net sur ce qu’on appelle les BABI - Bébé Aux Besoins Intenses. Autrement dit, un bébé éreintant à longueur de journée et de nuit. Parents épuisés, vous êtes sur le bon article. Le but étant de réussir à trouver des solutions concrètes qui vous permettront, je l’espère, de mieux gérer votre BABI, sans vous arracher les cheveux de la tête. Autrement, vous allez finir chauve.
Tout d’abord, un BABI - Bébé aux besoins Intenses, c’est quoi exactement ? Le terme BABI nous vient du continent outre-atlantique et décrit un bébé qui présente des caractéristiques spécifiques. Un bout’chou très demandeur de l’attention de ses parents. Qui veut toujours être dans les bras, en perpétuelle recherche de contact affectif. Qui dort très peu, avec un sommeil ultra fractionné et qui se réveille au moindre bruit. Un petit être très sensible qui réagit de façon intense à tout ce qui se passe autours de lui. Il peut sembler éternellement insatisfait. C’est un bébé qui pleure beaucoup et qui finalement, est exigent dans la mesure où ses parents doivent toujours vite intervenir. Les parents du BABI sont généralement épuisés par le rythme si soutenu qu’impose ce bébé spécial qualifié par les autres de "bébé difficile". Ce nourrisson ne leur laissera que très peu de répit, que ce soit en journée comme en pleine nuit. Fatigués, moralement éreintés, déstabilisés dans leur rôle, les parents se sentent souvent isolés et accablés, notamment par les réflexions ou les reproches qu’ils subissent de la part de l’entourage et même des professionnels de la santé. Là encore, difficile d’échapper au refrain culpabilisant et moralisateur des autres qui ne connaissent pas la situation. Nul doute possible, pour comprendre la détresse des parents d’un BABI, il faut en être un soi-même. Car ce bébé si sensible mettra vos nerfs à rude épreuve. Moi j’ajouterai que ce bout’chou ressent les choses de façon intense et les exprime donc de façon intense d’où les pleurs forts et endurants ! C’est un nourrisson qui a besoin d’être tout le temps sécurisé et rassuré, éprouvant une grande détresse s’il est séparé de ses parents (notamment du parent référent), ne supportant donc pas d’être seul, et surtout, un être unique qui a besoin d’être compris.
Attention toutefois à ne pas faire d’amalgame entre un véritable BABI et un bébé qui souffre d’un trouble pathologique tel qu’un RGO, une otite, des douleurs dentaires, une allergie au lait de vache... et qui pourrait donc être irritable de façon épisodique et avoir besoin d’être davantage cajolé. Avant de poser le diagnostique d’un bébé aux besoins intenses, il est essentiel d’éliminer les causes organiques.
Ce concept de "BABI" demeure encore assez mystérieux et très controversé chez nous en France par les professionnels de la santé qui ne voient en cette appellation qu’une stigmatisation des bébés difficiles. Cependant, il m’est impossible de ne pas aborder le sujet sur Bebetou. Impossible parce que je suis moi-même maman d’un ancien BABI. Il y a quelques années, j’aurais peut-être pris le parti de ces réfractaires au terme BABI. Mais après deux grossesses, je peux vous dire qu’on ne peut réaliser toute la complexité de la chose qu’en ayant un enfant qui vient au monde nous laissant complètement démuni. Sans armes. Oui, parce qu’un Bébé Aux Besoins Intenses est un bébé qui peut faire craquer ses parents... et qui leur pompe toute leur énergie du matin jusqu’au soir, et du soir jusqu’au matin. Et quel accompagnement reçoit-on pour nous apprendre à gérer ces bébés si sensibles ? Aucun. Alors, ma démarche aujourd’hui n’est certainement pas d’entrer dans un conflit verbal à coup de syntaxes bien formulées pour défendre "le concept B.A.B.I", mais simplement de venir en aide aux parents qui sont dépassés par la situation, qui n’en peuvent plus, qui sont à bout et qui se sentent coupables, incompris, isolés, et même incapables de prendre soin de leur bébé tant attendu. J’essaierai de vous apporter des solutions pour gérer votre bout’chou très demandeur au quotidien en m’appuyant notamment sur mon expérience de maman d’un BABI devenu grand. Mais aussi de vous aider à mieux comprendre votre tout-petit qui n’a que ses pleurs pour s’exprimer. Aujourd’hui, le recul me permet de faire le point sur ce qui a fonctionné avec ma petite fille et sur les erreurs qui m’ont toutefois permis d’apprendre et d’avancer.
Vivre avec un bébé aux besoins intenses est usant, et encore plus difficile si l’un des deux parents est à la maison seul avec l’enfant la majorité du temps. Non seulement, parce que le bébé va le considérer comme UNIQUE référent et voudra être pris en permanence par ce même parent (super frustrant pour l’autre du coup !) et d’autre part, parce que le parent en charge va avoir ce sentiment de ne pouvoir rien faire d’autre de sa journée que de s’occuper de son enfant ! Ce qui, cela dit, est véridique. Gérer un BABI au quotidien ne vous laissera que très peu de répit, de jour comme de nuit. Dans l’histoire, toute la famille peut être déroutée : le père, la mère, la sœur, le frère et même la grand-mère hyper gaga qui ne comprendra pas pourquoi bébé ne veut être que dans les bras de maman par exemple !
Quand on a un bébé comme ça à la maison, on se sent vite désarmé pour faire face à la situation et on se demande : Comment gérer un BABI ? Et de nombreux sentiments comme le désespoir, la culpabilité, l’impuissance peuvent émerger dans le cœur des parents. Pour vous éviter de sombrer dans l’obscurité de vos pensées et dans la dépression, voici quelques pistes, des solutions concrètes, que j’ai moi-même expérimenté.
C’est le sentiment premier de tout parent d’un BABI : la culpabilité. On se questionne, on s’interroge... on se remémore les événements de la grossesse et/ou de l’accouchement, des premiers jours de vie de bébé... et on se demande "pourquoi" ? Sans oublier les grands discours des experts en la matière qui rejettent la faute sur les parents : "C’est vous qui avez crée cette situation avec votre bébé. Vous l’avez laisser prendre toute la place dans votre vie et il s’en est emparé". Voilà le genre de belles paroles qu’il faut entendre. Tant qu’on n’a pas eu soi-même un bébé aux besoins intenses, on se contentera simplement de dire "c’est la faute aux parents". Tant de mères ont craqué déjà tellement épuisées par leur BABI en entendant ces petites réflexions jetées de façon anodine : "C’est un bébé difficile... mais c’est sa faute, elle est trop fusionnelle et ne veut pas lâcher son petit". STOP. NON. Bien entendu, vu de l’extérieur, les autres observent des parents esclaves qui en font trop pour leur progéniture et qui feraient mieux de laisser pleurer un bon coup ce bébé pour qu’il s’autonomise. Et c’est d’autant plus difficile parce que les parents font tout ce qu’ils peuvent pour bien s’occuper de leur enfant et pour répondre au mieux à ses besoins, mais ce petit bébé ne semble jamais en paix ! Ne laissez pas cette spirale infernale s’installer au sein de votre foyer et vous emmener droit vers le fond. Les parents sont le rocher sur lequel les enfants peuvent s’appuyer en cas de tempête. Soyez inébranlable. Ne laissez pas ce mal-être vous submerger au risque de vous isoler et de vous faire sombrer dans la dépression. Le premier conseil que je peux vous donner c’est de vous déculpabiliser. Votre bébé a été "tricoté" de cette façon et il ressent tout intensément ! Vous êtes une bonne maman, un bon papa. Vous faites au mieux pour votre bambin... il a d’ailleurs de nombreuses années devant lui pour apprendre à gérer et exprimer ses émotions ! Nous sommes des êtres humains et donc pas infaillibles, on peut toutes, tous faire des erreurs mais c’est vous seul qui pourrez l’aider à y arriver. Reprenez confiance et arrêtez de ressasser le passé en cherchant une origine au "problème". Votre enfant n’est pas anormal ou malade, il n’est pas un problème ! Il ne faut pas céder à l’inquiétude ou vous résigner à penser que vous êtes incompétent en tant que parent. Bébé est juste ultra sensible et n’a que ses pleurs pour s’exprimer. Un beau jour, il parlera et sera capable de dire ce qui ne va pas sans pleurer. Il va grandir et évoluer et vous ne serez plus autant sollicité... Pour le moment, il a juste besoin de parents solides qui l’accompagneront sur le chemin de la vie. Il a juste besoin de prendre un bon départ en étant rassuré pour apprendre ensuite à s’auto-rassurer.
J’ai mis du temps à mettre en pratique ce conseil dans ma vie. Mais depuis que j’ai réussi, tout a changé. Votre bout’chou est un être précieux. En modèle unique dans tout l’univers. Un cadeau du ciel. Un petit être qui compte sur vous et qui vous aime. S’il n’est pas comme le bébé de la cousine Gertrude qui s’endort en un clin d’œil dans son lit... ou comme le fils de votre meilleure amie qui fait des nuits de 12h d’affilées... qu’est-ce que ça change ? Est-ce que ca fait de votre bout’chou une personne moins bonne ? Non ! Votre enfant n’est pas un mauvais bébé ou un bébé difficile. C’est juste un nourrisson qui demande plus d’énergie, plus d’efforts et plus de patience. Ne le comparez pas aux "bébés classiques".. ou du moins, à ce que vous croyez voir chez les autres... Vivez pour vous et pour votre petite tribu. Votre BABI n’a pas besoin d’être comparé... quelle image va-t-il se construire de lui-même s’il se sent constamment comparé aux autres par ses parents ? Oubliez ceux qui vous entourent et qui peuvent murmurer assez fort pour que vous entendiez les critiques concernant votre soi-disant "bébé difficile". Aimez-le pour ce qu’il est. Faites-lui confiance, il est merveilleux. Observez-le, écoutez-le et surtout, suivez votre instinct. Oubliez les théories, les études scientifiques... qui ont le pouvoir de culpabiliser les parents. Essayez de vous concentrer sur tous les aspects positifs de sa petite personnalité et vous verrez à quel point ils sont nombreux ! Focalisez-vous sur les qualités uniques de votre enfant vous aidera à mieux accepter la situation et à mieux vous en occuper. Ne vous enfermez surtout pas dans des sentiments négatifs. Les BABI ont des caractéristiques communes : la sensibilité, la curiosité, l’attachement intense à ceux qui les entourent... Votre bébé fait comprendre ce dont il a besoin et il utilise la manière forte, c’est positif, cela signifie qu’il affirme sa personnalité et communique extrêmement bien ses besoins. Il y a aussi une grande qualité que j’ai moi-même observé chez ma fille, ancien BABI : les bébés aux besoins intenses ne s’attachent pas aux choses (doudou, tétine, t-shirt...) mais réellement aux personnes de leur famille.
Restez toujours ouvert, bienveillant, attentif à votre BABI. Vous développerez avec lui/elle une relation parent/enfant extraordinaire. Pour avoir expérimenté la chose avec ma petite glue, je vous conseille d’éviter les crises d’énervements et les cris qui vont avec. Cela empire vraiment le problème. D’autant plus que vous regretterez de vous être autant énervé. Essayez plutôt de l’écouter, de le comprendre, de le rassurer en lui parlant avec une voix douce, un ton sécurisant... et de rester calme. L’écouter et répondre de façon attentive et affectueuse (même si votre réponse est NON !) à ce qu’il demande fera évoluer votre relation parent/enfant vers un plus grand attachement et une plus grande sensibilité l’un à l’autre. Je ne suis pas en train de vous dire que vous devez répondre "AMEN" à toutes les demandes de votre bambin... il faut juste parler, expliquer de façon calme les choses. Et votre bébé en grandissant, apprendra à gérer ses crises et ses pleurs pour ne pas vous attrister. Aujourd’hui par exemple, ma fille de 3 ans et demi supporte très mal de me faire de la peine. Si elle fait une bêtise et que je ne dis rien, elle me regarde avec insistance pour décrypter dans mon regard mon ressenti. Si elle perçoit un sentiment de déception ou de tristesse, elle me prend dans ses bras en pleurant et me demande pardon. Après, il y a des situations qui nécessitent des punitions et un ton fort et ferme... mais plus quand ils deviennent enfant, pas quand ils sont tout bébé. Je vous invite à parler à votre tout-petit, à lui expliquer les choses et vous verrez qu’avec le temps, il comprendra et s’adaptera mieux et vous, vous le comprendrez aussi beaucoup mieux. C’est un long cheminement qui vous mènera l’un et l’autre ainsi que toute la famille, vers une vie plus "paisible".
Quand on devient parent, la priorité devient l’enfant. Mais être parent d’un BABI c’est encore plus épuisant. Vous n’aurez plus le temps d’avoir du temps, surtout la 1ère année. S’il est naturel de s’occuper de son bébé, il est essentiel que vous ayez à l’esprit que si vous êtes éreintée, vous ne serez pas en mesure de vous occuper correctement d’un bébé épuisant ! Si vous ne prenez pas du temps pour vous, pour vous retrouver, pour vous reposer, vous allez craquer et sombrer. Et alors, que fera votre petit BABI avec une maman ou un papa sur les rotules ? Il sera encore plus fatiguant de vous voir et vous sentir dans cet état de fatigue physique et morale. Nos bambins hyper sensibles sont des éponges. Bref, une vraie spirale infernale peut s’installer. S’il le faut, essayez de réorganiser votre emploi du temps pour conserver des moments qui ne sont qu’à vous. N’oubliez pas non plus votre vie de couple dans tout ça. Sachez préserver votre petite vie privée et profiter avec votre moitié. C’est essentiel pour papa et maman. Si vous êtes épanouie et sereine, votre bébé le ressentira et ne s’en portera que mieux, croyez-moi. Ne vivez pas caché, n’essayez pas de camoufler le tempérament de votre bébé et ne vous isolez pas socialement. Les parents des BABI peuvent être tellement gênés par rapport à la fréquence des pleurs de leur petit qu’ils finissent par rester chez eux et abandonner toute idée de sortie ! Ceci est une erreur je pense. Ce sont les autres qui doivent apprendre à être plus tolérants à l’égard des BABI et des parents.
Le sommeil est également indispensable, surtout avec un BABI. Mais le problème c’est que le BABI ne vous laissera pas beaucoup dormir car il ne dormira quasiment pas de la journée !
Et les nuits seront elles-aussi rythmées de trop nombreux réveils... peut-être même que vous subirez d’innombrables nuits blanches. Si vous manquez de sommeil, vos nerfs vont lâcher et vous risquez de vous effondrer physiquement et nerveusement. Alors dormez quand vous pouvez dormir, même en plein milieu de la journée. Si par chance, votre BABI vous laisse un peu de répit, oubliez les tâches ménagères ou la paperasse... tant pis, pensez à vous et reposez-vous. Sans culpabiliser. Faites-vous aider histoire de vous décharger d’un maximum de logistique ! Vous ne pouvez pas être partout à la fois. Et ce, d’autant plus si ce BABI arrive dans une fratrie, sa venue perturbant l’ordre déjà établi dans la tribu... Mieux vaut donc éviter de râler devant les frères et sœurs si ce nouvel arrivant chouine ou pleure ou ne dort pas. Autrement, ce BABI prendra vite le surnom de boulet dans votre famille ! Il suffit d’expliquer aux plus grands la situation et de ne pas manifester d’énervement lorsque le bébé vous réclame. Ainsi, les aînés ne seront pas perturbés par leur petite soeur ou leur petit frère qui a une "légère tendance" à ronchonner souvent ! Gardez aussi du temps pour votre ou vos aînés. Eux aussi, ils ont besoin de vous. Le mot d’ordre c’est donc de dormir ! C’est indispensable pour pouvoir être en mesure de répondre vous même aux besoins de votre bébé hypersensible. Et si la seule façon pour avoir quelques heures de sommeil c’est de faire dormir le nourrisson avec vous, alors faites-le ! C’est ce qu’on appelle co-dodo. Attention tout de même au risque d’étouffement. Renseignez-vous sur le mode de couchage le plus sûr pour votre enfant.
La 1ère année d’un BABI est très difficile physiquement et moralement pour les parents. Vous traverserez certainement des épisodes compliqués où vous pleurerez. Gardez toujours en tête que votre bébé ne restera pas éternellement bébé... il va grandir, évoluer, apprendre. Et vous aussi. Chaque jour qui passe est une victoire. L’important c’est d’accepter la situation et le fait que votre bébé est un BABI. Ne le forcez pas à s’adapter à des solutions qui fonctionnent avec des bébés "classiques" (pardonnez-moi ce terme, je ne l’aime pas, c’est juste pour faire comprendre l’idée).
Vivre avec un BABI demande une patience extraordinaire et une réelle endurance... vous ne les obtiendrez qu’avec l’amour. Le jour où vous commencez à câliner votre bébé à contre-cœur, c’est que vous avez dépassé vos limites et que vous risquez de craquer. Il faut vite dormir et prendre du temps pour vous. Sachez donc repérer vos propres limites et ne jamais les franchir ! Gardez toujours le plaisir de materner, pouponner et d’allaiter. C’est nécessaire pour trouver votre équilibre en tant que parent. Oui vous êtes là pour répondre à ses besoins mais aussi pour vous faire du bien en câlinant tout simplement. Les bébés aux besoins intenses peuvent souffrir du manque de compréhension de celles et ceux qui les entourent. Essayez donc de rester flexible (par exemple sur le coucher, la propreté...) sans vous attarder sur ces détails qui vous titillent et toutes ces choses qui vous agacent. Montrez-lui que vous êtes là... et si vous sentez que vous allez craquer, laissez-le pleurer un peu et tant pis s’il est frustré et rouge de colère... En effet, quand vos limites sont atteintes et pour éviter tout geste que vous pourriez regretter, mieux vaut prendre quelques minutes pour vous recentrer en sortant dans le jardin pour ne plus entendre les cris ou en prenant une bonne douche par exemple... afin de conserver votre calme pour aller le retrouver ensuite. Préservez votre moral, économisez votre énergie, prenez de la hauteur, relativisez sur la situation qui ne durera qu’un temps (si court en comparaison de la vie d’un être humain). Attardez-vous sur les changements qui sont réalisables, ayez des attentes réalistes et oubliez tous ces petits détails qui finiront par se résoudre avec le temps. Vous vivrez plus heureux avec votre famille.
Le portage est une solution salvatrice pour le BABI, comme pour sa maman (ou le papa) ! Oui, les techniques des sioux sont excellentes ! C’est une méthode d’apaisement vraiment PARFAITE quand on a un BABI !
Le portage permettra au bébé aux besoins intenses de s’endormir sans crise de pleurs, en étant parfaitement rassuré et dans une position adéquate... et au parent qui le porte de pouvoir vaquer à ses occupations tranquillement en ayant les mains libres tout en profitant de son bébé à 100%. Moi j’ai adoré sentir dans mon cou chaque expiration de ma princesse pendant qu’elle dormait. J’en garde un souvenir excellent pendant que je m’occupais du bain de mon aîné par exemple. Si vous avez un BABI, l’écharpe de portage est indispensable. Mieux que le porte-bébé à mon sens. Car l’écharpe de portage permet de prolonger le lien extraordinaire crée avec bébé durant la grossesse, donc très important pour le BABI qui aime la chaleur humaine. Elle offre sécurité et confort absolu au tout-petit. De nombreux nouages sont possibles permettant de diversifier les positions pour l’enfant. Cela permettra à votre bébé qui ne dort déjà pas beaucoup de dormir un peu en journée. Vous pouvez aussi pratiquer le peau à peau. Privilégiez un environnement feutré car les bébés aux besoins intenses sont plus sensibles à la lumière et aux bruits. Mon BABI qui est devenu une "FABI", une fille aux besoins intenses, a maintenant 3 ans et demi et va encore dans l’écharpe de portage de temps en temps ! Eh oui... les Babi deviennent après des enfants... mais des enfants aux besoins intenses ou presque ! Mais rassurez-vous, cela n’a rien à voir avec les premiers temps !! Ne craignez pas trop d’en faire un capricieux en le prenant trop souvent en écharpe... En effet, plus un enfant sera rassuré, plus il aura confiance et plus facilement il s’endormira en sachant que vous interviendrez lorsqu’il appellera ! Pour être franche, les premières semaines de vie, mon bébé passait ses journées dans l’écharpe. C’était le seul moyen pour qu’elle dorme un peu et pour que je puisse passer du temps avec mon grand. Au fur et à mesure, quand je l’ai senti prête, j’ai remplacé les siestes en écharpe par des siestes dans son lit... une transition tout en douceur qui a très bien fonctionné !
Quel sujet complexe... les pleurs du BABI ! Ils sont la plus grande particularité des BABI en fait. Je vous conseille (notamment durant les premières semaines de vie) de ne pas laisser votre bébé pleurer et s’égosiller, surtout que le bébé aux besoins intenses pleure très fort et très longtemps ! Ce qui peut être éprouvant pour les parent qui entendent et écoutent ces cris stridents sans savoir quoi faire. De quoi devenir fou ! Le mieux c’est de répondre rapidement. Au fil du temps, vous allez apprendre à décoder les pleurs... pas facile au début sans le mode d’emploi ! Le BABI est demandeur de l’attention de ses parents, et il faut y aller vraiment progressivement pour l’autonomiser. L’aider à apprendre à se rassurer tout seul : complexe mais possible, avec du temps et des astuces ! Le laisser pleurer n’est donc pas la solution puisque le BABI est un enfant qui a besoin d’être rassuré et sécurisé. En le laissant seul dans son lit avec ses émotions, vous risquez d’aggraver le problème. Inutile de laisser le BABI pleurer, hurler pour qu’il apprenne à gérer tout seul ses émotions. Car il ne s’arrêtera pas. Les pleurs seront même certainement de plus en plus intenses. Et ce n’est pas de la manipulation ou un caprice de sa part non... Mieux vaut, au tout début, aller le voir et lui parler d’une voix douce pour le rassurer et lui montrer que vous êtes là quand il appelle. Mais surtout, évitez de vous énerver, de râler ou crier. Cela fera pire que bien. Au fil des mois, vous pourrez retarder un peu votre délai de réponse pour le laisser appréhender seul dans son lit ses petites émotions. De cette façon, il apprendra que le parent répond toujours à ses besoins, même si ce n’est pas dans l’instant. Tout en douceur donc. Avec le temps, votre petit apprendra à s’auto-rassurer et parviendra à mieux gérer ses émotions et son sentiment d’abandon à chaque fois que vous n’êtes plus avec lui. Ca ne se fera pas en un jour... mais vous y arriverez ! Lorsque votre bout’chou va grandir, il conservera cette habitude de pleurer lorsqu’il sera contrarié, d’autant plus que les BABI ont tendance à continuer à pleurer même lorsque la contrariété est passée... ils ont du mal à se calmer après une crise. Si par exemple votre bébé cherche à attraper un couteau de cuisine bien brillant et bien tranchant et qu’il fait une crise parce que vous lui avez dit "NON" fermement et que vous avez éloigné de sa jolie petite bouille ce beau couteau étincelant... plutôt que d’élever la voix, expliquez-lui simplement que le couteau peut le blesser et que vous avez pour lui un autre objet encore plus brillant ! Mais évitez les phrases accusatrices telles que "tu es méchant de pleurer !".
Pour les couchers, autant vous prévenir tout de suite... ici, papa et maman ont galéré pendant très longtemps. En toute honnêteté. Je ne sais pas s’il y a un mode d’emploi spécial pour coucher un BABI... je ne peux que vous parler de mon expérience. Lorsque notre Bébé aux besoins intenses est né, nous avons vite compris que ce serait plus compliqué qu’avec bébé n°1. C’était moralement très difficile car nous ne comprenions pas son tempérament, nous n’avions jamais vécu ou entendu parler d’une telle situation ! La culpabilité nous guettait, je me sentais si mal de la voir dans cet état. La libération est arrivée lorsque nous avons pu verbaliser cette situation. Reconnaissant chez notre bébé °2 toutes les caractéristiques du BABI, nous nous sommes senti soulagés et nous sommes ensuite adaptés à ce "cas de figure". Mieux armés et nous sentant moins seuls, nous avons mis tout en oeuvre pour gérer notre bébé plus sensible aux besoins plus importants en suivant notre instinct de parent. Et tant pis pour les études qui démontrent qu’il est bon de laisser pleurer un bébé pour faciliter son endormissement ! Cela nous a permis de mieux comprendre notre petite fille, cette ancienne BABI et de mieux gérer au jour le jour. Avec l’expérience, je vous dirai que laisser pleurer ce type de bébé pour le coucher du soir est une mauvaise idée. Les pleurs peuvent littéralement faire craquer un parent... et avec un BABI, les pleurs ne cessent pas. Chez nous, notre petite glue n’a commencé à faire ses nuits que vers 2 ans. Durant 24 mois donc, elle se réveillait plusieurs fois par nuit pour la tétée (non pas qu’elle avait faim mais elle avait juste besoin d’être sécurisée, rassurée en étant au sein). Et vers 2 ans, un beau jour, elle n’a plus appelé du tout. C’était terminé, elle faisait cette nuit ! Pour le coucher le soir, au début elle était bercée. Mais dès que je la reposais dans son lit, ses grands yeux s’ouvraient immédiatement et me fixaient... le temps pour elle de savoir si il fallait hurler sans doute ! Du coup, j’ai opté pour une autre technique. Le soir, petit rituel du coucher : histoire et chanson calme. Puis dans son lit. Mais plus de bras pour l’endormir. Je m’asseyais sur une chaise à côté de son lit et j’attendais. La plupart du temps, elle restait là à me fixer jusqu’à ce que ses paupières deviennent trop lourdes pour qu’elle ne puisse les garder ouvertes. Cela a duré trois années (oui, je vous parlais de patience toute à l’heure et d’endurance !)... avec tout de même de temps en temps des essais pour qu’elle s’endorme seule. Nous lui avons beaucoup parlé, expliqué qu’il fallait faire dodo toute seule... mais elle ne parvenait pas à s’auto-rassurer et à trouver son sommeil. Puis, quelques jours après avoir fêté son 3ème anniversaire, déclic ! Un soir je l’ai couchée, lui tenant la main... sans me douter que le lendemain, je n’aurais plus jamais eu besoin de le faire. Eh oui, le lendemain, sans que je ne comprenne pourquoi ni comment, mon petit bébé glue était devenu une petite fille. Et elle n’a plus jamais réclamé sa maman ou son papa pour dormir... elle avait acquis les compétences pour se rassurer toute seule. Ce fut long, 3 ans. Mais quelle victoire ! Avec le recul... je repense avec émotion et nostalgie en souriant à ces moments qui me semblaient interminables !
Votre B.A.B.I. va évoluer et au fil du temps, vous pourrez le poser dans son lit pendant la sieste et la nuit sans qu’il ne pleure. C’est juste une question de temps. De même, les bébés aux besoins intenses ne supportent pas la voiture et la poussette... mais là aussi, ils évoluent et certains finissent même par adorer. A titre informatif, on constate que c’est vers 3 ans généralement, que le sommeil du BABI se régularise pour le plus grand plaisir des parents !
Tenir un petit carnet de bord au quotidien vous permettra de consigner tous les moments positifs vécus avec bébé ainsi que ses progrès. Vous pourrez noter les habitudes et les attitudes de votre bout’chou. Ecrire est également un bon moyen de se décharger émotionnellement ! Mais si c’est la corvée, abandonnez l’idée, il faut que ce soit un plaisir.
Après 1 an, les besoins peuvent se transformer en désir... puis en caprice. Attention. La limite est mince et c’est d’autant plus compliqué pour les parents. Même si le BABI est un petit être qui peut très vite et très facilement être contrarié, il faut tout de même imposer votre autorité et savoir dire "NON" de façon ferme tout en restant rassurant. Quand il aura grandi, sachez lui faire comprendre que vous avez compris son besoin et que vous allez y répondre, même si c’est pas dans l’immédiat ! Il faut apprendre à l’enfant qu’il y a des limites et que papa et maman n’accepteront pas tout. Il faut lui enseigner à accepter et à gérer les désagréments... l’idée étant qu’il apprenne à maîtriser ses émotions et qu’il ne devienne pas capricieux plus tard en obtenant toujours gain de cause en piquant sa petite crise par exemple.
Messieurs, ne doutez jamais de votre rôle de père et de vos compétences même si parfois vous pouvez vous sentir frustré, démuni, déçu. Sans vouloir faire de cliché, ce sont souvent les mamans qui s’occupent de leur BABI. Et ce type de bébé n’accepte aucun substitut maternel. Ce qui peut vite devenir extrêmement frustrant pour le papa se sentant exclu de cette relation parent/enfant, un peu comme "rejeté" par son bébé. Non dans l’histoire, la mère ne vole pas la place du père... Pour que chacun puisse trouver son équilibre dans cette situation, le papa doit absolument être ce soutien inébranlable pour sa moitié. Car, dans les moments de craquage physique et nerveux, c’est de votre épaule et de vos paroles rassurantes et réconfortantes dont la maman aura besoin pour reprendre force et confiance. Soutenez-la dans son rôle de mère et dans les choix qu’elle fait, qu’elle fera au quotidien pour gérer votre bébé à tous les deux. Défendez-là des jugements, des critiques, des attaques. Faites un tous les deux ! Si c’est possible, essayez de soulager la maman de tous les aspects matériels ou gestion du foyer comme les courses, les paperasses, les repas... Que cette situation ne vous éloigne pas du cocon familial mais au contraire, vous soude l’un à l’autre ! Soyez présent et surtout, ce soutien fort que rien ni personne ne pourra renverser. Evitez d’être trop inquiet concernant votre place de père. Vous la trouverez. Laissez le temps faire son travail et au fur et à mesure que votre BABI va grandir, il va apprendre, évoluer, comprendre. Et vous développerez avec votre enfant, une relation complice et remplie de tendresse.
Il n’y a pas de recette magique ou miracle pour s’occuper d’un BABI, d’autant plus que chaque BABI a son propre petit caractère ! Les parents se demandent si les bébés aux besoins intenses deviennent des enfants aux besoins intenses ? Ils s’interrogent sur la question : Que devient un BABI une fois enfant ? Puis adulte ? Je pense qu’ils le restent toute leur vie d’une certaine façon mais qu’ils évoluent et donc les besoins ne diminuent pas mais changent. Votre BABI est UNIQUE ! Il a des caractéristiques communes aux autres BABI mais avec des besoins qui lui sont propres, son rythme à lui et son petit temperament. Et il est très doué pour vous faire comprendre tout ça en utilisant la manière forte !
Voici selon moi les 3 principaux ingrédients qui vous permettront de gérer votre BABI :
– le soutien indéfectible du père auprès de sa femme et de son bébé
– le maternage centré sur les trois items de l’allaitement, du portage et du co-dodo
– l’amour inconditionnel porté au bébé qui vous permettra de surmonter la fatigue, le stress, les jugements et tout le reste !
Moi-même maman d’un BABI, j’ai essayé au mieux de regrouper les principales solutions qui m’ont aidé à gérer ma petite glue durant ses dernières années de vie. Je dirai que la période la plus compliquée dure environ 1 année. Une fois que l’enfant commence à aller à quatre pattes et à marcher, la situation s’améliore déjà pas mal. Cela ne veut pas dire que les besoins diminuent mais qu’avec le temps, ils changent. Aujourd’hui, ce petit BABI qui est le mien est une enfant épanouie très attachée à son petit cercle familial. Elle s’occupe de ses poupons comme nous nous occupons d’elle. Et ça c’est révélateur. Elle parle à ses bébés de façon calme, posée et toujours bienveillante. Sauf quand il font des bêtises et qu’elle doit forcer le ton !
Le temps fait beaucoup. Essayez de profiter des instants que vous passez avec votre petit BABI. Dans quelques années, il ne restera que de ces mois difficiles de doux souvenirs. Vous aurez banni les mauvais ou vous en rigolerez. Le plus dur sera alors passé. C’est peut-être à ce moment là que l’éventualité d’un nouveau bébé pourra émerger. Alors, prêt à recommencer l’aventure ?
En attendant, sortez votre bouclier (et l’épée si besoin est !?!) et défendez votre bébé envers et contre tous. Cela vous donnera de la force. Papa et Maman connaissent leur enfant mieux que personne, alors laissez votre instinct et votre amour pour ce petit être vous guider. Entourez-vous de personnes bienveillantes qui vous aideront sur ce chemin. Si votre bébé est un BABI vous serez fatigué physiquement et moralement épuisé. Il vous arrivera de craquer et pleurer de désespoir. Vous pousserez aussi sans doute des coups de gueule que vous regretterez par la suite. Mais cela vous permettra d’apprendre. Parce qu’il n’y a pas d’échec. Mais sachez que, bien accompagné à vos côtés, votre bébé deviendra un enfant, puis, un adolescent et enfin un adulte qui conservera sa sensibilité d’autrefois ainsi que ses nombreuses qualités. Et tout ça, en partie grâce à vous. Ses caractéristiques de départ peuvent vous sembler aujourd’hui handicapantes pour son avenir... mais à la longue, elles se transformeront en atout si vous l’accompagnez. C’est à dire, si vous parvenez à décoder les signaux qu’il vous envoie en lui offrant une réponse appropriée dès les débuts sur terre de votre bébé. Ce BABI qui est le votre pourra alors devenir cet enfant sensible, attaché à sa famille, ouvert et compatissant. Comme l’a écrit le Dr Sears : avec le temps, le petit « preneur » pourra devenir un grand « donneur ».